Lors de la COP21 en 2015, 193 pays ont accepté de signer les accords de Paris sur le climat. Ces accords engagent les pays signataires à prendre des mesures visant à atténuer le changement climatique.
L'article 6 de ces accords prévoit l'instauration d'un marché du carbone universel. Pour cela, un plan d'action a été mis en place par la Banque Mondiale, et Chia Network a été sélectionné pour implémenter la solution technique sur la blockchain Chia.
L'économie carbone
Le but des marchés du carbone est d'arriver à la neutralité carbone. Pour cela, deux axes majeurs :
- Taxer les émissions de CO2 à l'aide de crédits carbone. Les entreprises émettrices de CO2 doivent acheter ces crédits carbone, et les rendre à une autorité compétente à la fin de l'année en fonction de leurs émissions réelles.
- Financer des projets écologiques. Les projets qui réduisent la quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère se verront attribuer des crédits carbone gratuitement, qu'ils pourront revendre sur le marché pour financer leur action.
Ces crédits carbone doivent être échangeables :
sur des places de marché
directement ou via un intermédiaire
de gré à gré
Une entreprise polluante peut donc directement acheter des crédits carbone à une organisation qui plante des forets.
Vous l'aurez sûrement deviné : ces crédits carbone sont un cas d'utilisation parfait pour les blockchains (dont le but premier et la sécurisation de transactions décentralisées).
Les marchés carbones existent depuis des années, mais sont limités à des échelles restreintes (généralement locales ou nationales). L'article 6 de la COP21 prévoit une uniformisation de ces marchés, réalisé par le projet Climate Warehouse de la Banque Mondiale.
Pourquoi une blockchain ?
La difficulté d'un tel projet est le nombre de participants : 170 pays signataires vont faire parti de ce marché du carbone. Le problème majeur est que ces pays ne se font pas mutuellement confiance, et peuvent facilement s'accuser de tricher avec les crédits carbones.
Ainsi, la solution technique doit être :
- Sécurisée : il ne faut pas pouvoir tricher avec les crédits carbones.
- Décentralisée. Aucun pays ne doit avoir une autorité supérieure.
- Transparente : les transactions doivent être entièrement traçables et la solution technique doit être open source (pour que chaque entité puisse réaliser un audit si elle le souhaite) .
- Faible coût. Chaque acteur (gouvernement, entreprise ou association) doit pouvoir participer avec un simple ordinateur.
Vous l'aurez compris, un système traditionnel centralisé pose trop de difficultés techniques dans ce contexte, la Chine n'aurait pas accepté une solution de type Amazon Cloud. Cela aurait également coûté trop cher (un nombre significatif de pays auraient eu besoin d'infrastructures avec redondance de données et haute disponibilité).
En revanche, une solution de type blockchain est toute adaptée car :
- Les transactions sont publiquement visibles
- Les transactions sont immutables (une fois inscrite en blockchain, on ne peut plus les modifier)
- Décentralisée par essence
- Sécurisée : pas de triche possible dans les transactions
- La création de monnaie respecte les règles définies au lancement du projet
Plus particulièrement, Chia offre les avantages suivants :
- L'un des réseau les plus décentralisés (150k-200k nœuds)
- Coût très faible pour installer un nœud : un Raspberry pi 4 et une connexion ADSL sont suffisants.
- Très faible consommation électrique des fermiers, même projeté sur 10 ans.
- Faible frais pour les transactions
Vous pouvez consulter le livre blanc de Chia pour le Climate Warehouse, pour en savoir plus sur les points fort de la blockchain Chia pour ce projet.
Planning et participants
C'est donc la Banque Mondiale qui a la direction de ce projet, nommé Climate Warehouse. Le projet doit entrer en production au troisième trimestre 2022. Après deux phases de simulation (la deuxième avec la blockchain Ethereum), c'est Chia qui est sélectionné pour cette dernière phase de simulation (qui se termine en août), qui est un test en condition réelle (avec un grand nombre de participants) avant la mise en production en septembre.
Cette troisième phase est publiquement accessible à l'adresse suivante.
Techniquement, les transactions entres les membres participants sont enregistrés directement en blockchain, avec un pont vers des données externes (moins sensibles) qui est assuré avec la partie datalayer de Chia.
Cette troisième simulation est découpée en quatre phases, intégrant petit à petit de plus en plus d'acteurs sur le projet. Les trois premières phase ont vu intervenir plusieurs pays et organisations majeurs :
Conclusion
Un objectif trop souvent négligé par les blockchains, est de répondre aux besoins réels du monde. Beaucoup ont tendance à mener une révolution qu'ils veulent imposer à la société, en espérant que celle-ci remplace spontanément son modèle économique traditionnel par celui proposé par la blockchain.
L'équipe Chia, après 5 ans de R&D, affiche clairement sa volonté de réconcilier notre société avec les blockchains, en apportant une solution technique mature à l'écoute des problèmes actuels. Des fonctionnalités déjà présente en témoignent :
Échanges entièrement décentralisés (donc sans intermédiaires qui se font pirater)
DID, pour authentifier sérieusement les créateurs, ou pour les projets de loi type MICA/TFR
NFTs entièrement décentralisés
Nœuds pensés pour fonctionner partout, même dans les pays pauvres (en opposition aux nœuds des blockchains POS qui nécessitent du matériel performant et une connexion internet haute disponibilité, donc principalement présents dans les pays riches).
C'est dans ce contexte que Chia souhaite devenir un acteur majeur de l'économie carbone, principale solution politique au réchauffement climatique, et offre ainsi ses services à la Banque Mondiale. Ce marché du carbone unifié, signé lors de la COP21 par 193 pays, est en phase finale de test sur la blockchain Chia. Cette phase de test se termine en août, et précède la mise en production prévue pour septembre.
N'hésitez pas à nous rejoindre sur Discord pour discuter de Chia !
Sources :
Commentaires